Farian Sabahi, Un’estate a Teheran, Laterza, 2007 (Un été à Téhéran)

Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:50:24

Avec l’auteur de ce récit de voyage et de rencontres on entre dans les maisons de l’Iran d’aujourd’hui, trop entouré encore de stéréotypes, on écoute avec précision les petites expériences quotidiennes de ceux qui travaillent dans une école, écrivent dans des journaux ou s’occupent d’art ; on monte dans un taxi et on parcourre les rues encombrées de Téhéran et pas seulement; on connaît l’histoire de femmes écrasées par ceux qui essayent de leur nier un espace public, presque de les éliminer; on perçoit la blessure de contradictions croisées sur la peau de ceux qui vivent dans cette terre et qui malgré tout aiment ce Pays. On est incité à comprendre entre les lignes comment un embargo établi par les USA se traduit dans la vie quotidienne d’un étudiant à Téhéran ou comment les élocutions publiques d’Ahmadinejad rebondissent dans les choix de vie de personnes et de familles entières. On perçoit le poids non seulement matériel de tchador et de tuniques, mais aussi la tentative de résister à tout cela avec des fêtes clandestines, de la drogue et en buvant un verre. Et l’on se retrouve surpris à saisir à un moment le rapprochement avec ces hommes et ces femmes, qui expriment des désirs et des problèmes communs à tout le genre humain, mais au même moment l’énorme distance due à un régime lourd, qui sépare et fait peur. Dans ce parcours agile et très riche de détails utiles afin de mesurer la réalité, l’histoire personnelle de l’auteur, fille d’un iranien et d’une italienne, représente une aide qui sert de pont entre le lecteur et ce monde inconnu. À la fin, il ne reste que l’envie d’aller encore plus à fond, d’écouter un jugement sur ce qu’on a vu et éprouvé, avec quoi se confronter pour ne point rester ainsi, comme un spectateur en suspens.