Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:40:31

Lorsque un ministre représentant du Hezbollah, un universitaire sunnite, un Archevêque maronite et d’autres experts acceptent pour quelques heures de se confronter au livre des catéchèses du Pape sur la prière traduites en arabe, on est face à quelque chose de plus qu’une simple formalité diplomatique ou intellectuelle. On perçoit là un fragment de l’expérience religieuse et de la complexité libanaise, annonciateur de l’intensité de la visite actuelle de Benoît XVI au Pays des Cèdres. La rencontre a eu lieu mardi dernier à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth où, à l’initiative de la Fondation Internationale Oasis et en présence du Nonce Gabriele Caccia, se sont réunis l’Archevêque maronite de Beyrouth, Paul Matar, le Ministre libanais de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, le Président de l’Université islamique Makassed, Hisham Nashabe et Gabriel Hachem, professeur de théologie, pour la présentation au Moyen-Orient de l’ouvrage intitulé «Seigneur, apprends-nous à prier» qui vient de sortir en coédition avec les Librairies Pauliste de Jounieh et le Marcianum Press de Venise. Ce petit ouvrage reprend le parcours des audiences générales de Benoît XVI consacré l’année dernière à la prière. Avec l’objectif de promouvoir la connaissance du Magistère du Pape dans la langue des chrétiens arabes, ce libre déjà lors de la première édition a été proposé comme un instrument permettant de favoriser la rencontre entre chrétiens et musulmans autour de ce qui est pour tous les deux une expérience essentielle. Après l’introduction de l’Archevêque Matar, qui a parcouru l’enseignement du Pape et son infatigable engagement pour montrer le raisonnement de la foi, les invités musulmans ont pris la parole. «Un proverbe islamique dit de ne pas craindre ceux qui craignent Dieu. Parce que c’est seulement lorsque les hommes ont un dialogue étroit, intime avec Dieu qu’ils peuvent s’ouvrir aux autres de manière authentique», a souligné le ministre Hussein, après avoir répété la grande opportunité pour le Liban d’accueillir une personnalité comme le Pape qui sait encourager «l’utilisation de la raison contre tout recours à la violence». «La prière n’est pas une action comme les autres – a ajouté Nashabe – parce que c’est l’action de Dieu en nous. Elle seule nous permet d’entreprendre un cheminement de dialogue. La lecture de ces pages m’a enrichi en tant que musulman : l’expérience des uns dans ce domaine éclaire celle des autres. Pour cette raison, nous avons besoin des chrétiens au Moyen-Orient». Ce sujet de l’«importance réciproque» du Christianisme pour l’Islam et vice-versa, est un thème que Oasis, fondé et présidé par le Cardinal Angelo Scola, a bien l’intention d’approfondir.