D’Amman à Aqaba et Anjara, en parcourant les routes marquées par « Our Lady of Peace », institut d’accueil et d’éducation pour enfants handicapés qui s’est ramifié dans tout le pays. Fondé par la communauté catholique jordanienne, il répond au besoin de toutes les familles, sans distinction.
 

Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:43:01

Il émerge à l’improviste, de couleur claire, parmi les collines vertes l’hiver et désertiques l’été qui entourent Amman. Le clocher de la nouvelle église du Centre Our Lady of Peace fait fonction de repère routier pour qui veut atteindre ce lieu particulier qui, depuis quelques années, accueille enfants, jeunes, adultes et personnes âgées handicapés. Ils arrivent ici par centaines de toute la périphérie de la capitale jordanienne, parce qu’ils savent qu’ils peuvent trouver une aide, une école, une physiothérapie, un maître pour apprendre à manger et s’habiller de manière autonome, un laboratoire où apprendre un métier…Mais surtout, un réseau de personnes qui leur fait comprendre combien il est de leur intérêt, au fond, de sortir de l’abri des quatre murs de leur maison pour commencer à s’accepter et à se faire accepter comme des personnes différentes, mais avec les mêmes droits, devoirs et possibilités. Le Centre Our Lady of Peace n’a pas honte d’appeler ces personnes par leur nom, « handicapés » ou « invalides », mais préfère valoriser un aspect particulier de leur profil : l’invalide, c’est celui qui a des besoins particuliers. Ici, à l’OLOP, ces besoins particuliers sont reconnus et soignés d’une manière particulière. Parce que cette réalité est faite d’une étoffe rare, une trame de fils différents qui la rendent particulièrement résistante. Au cœur du Moyen-Orient, terre agitée et blessée en profondeur, le Centre a été fondé par la communauté catholique guidée par SE Mgr. Selim Sayegh, vicaire épiscopal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem. Inauguré officiellement en 2004, ce qui pouvait apparaître comme un pari hasardeux est devenu une réalité articulée et en expansion grâce à un réseau de personnes, collaborateurs bénévoles, chrétiens et musulmans, qui y croient et y consacrent une bonne partie de leur temps. Une présence capillaire et capable d’interagir à différents niveaux avec la société et les institutions de l’État. Parce que Our Lady of Peace n’est pas né d’un calcul alchimique d’experts en handicap, ni d’un projet artificiel étudié sur le papier puis imposé à la réalité, mais comme réponse à une demande silencieuse et pressante de la société jordanienne. Selon les données statistiques officielles, en effet, 10% de la population jordanienne est porteuse d’un handicap (une donnée que certains expliquent par la pratique encore répandue des mariages consanguins), mais celui qui entre chez les plus nécessiteux et les plus pauvres et recueille de manière informelle des demandes et des indications, peut considérer que le nombre effectif d’handicapés dépasse de beaucoup le chiffre déclaré dans les registres officiels. Tourmenté par ce fait, l’Évêque Selim Sayegh, déjà à la fin des années 80, décida qu’il fallait tenter de répondre par des œuvres concrètes à une situation qui touchait un grand nombre de familles chrétiennes et surtout musulmanes. De là a germé, avec un sain réalisme, l’œuvre de Our Lady of Peace. Le siège central se dresse à 15 minutes du cœur d’Amman : une grande maison où se trouvent l’école, la salle pour la physiothérapie et la piscine, les laboratoires pour l’informatique, des bureaux pour l’accueil et les consultations, un vaste espace avec de nombreuses chambres pour l’accueil de groupes qui arrivent de tout le pays pour des activités communautaires, essentiellement liées à la pastorale des jeunes. Près du Centre, on construit un nouvel édifice. Pour l’instant, les travaux sont arrêtés, mais lorsqu’arriveront les fonds nécessaires, on complètera ce qui devrait devenir la maison des trois sœurs comboniennes qui, depuis l’hiver 2009, vivent dans le Centre et s’en occupent dans toutes ses articulations. Elles constituent une petite communauté bien assortie, sœur Adriana Biollo, italienne, sœur Amal Saady, égyptienne, et sœur Kedesti Techle, érythréenne. Sœur Adriana, qui a passé vingt ans au Soudan, dix au Bahreïn et une autre dizaine d’années entre Israël et Jordanie, frêle de corps mais ferme dans l’action, est la directrice du Centre dont elle suit avec un regard décidé plus particulièrement l’administration. Sœur Kedesti, en Jordanie depuis vingt ans, suit les petits enfants qui fréquentent l’école, les plus petits le matin, les plus grands l’après-midi. Parfois, sœur Kedesti leur fait lever les yeux vers le miroir : « Regarde comme tu es beau ! », s’exclame-t-elle, insufflant en eux une bonne dose d’estime de soi et de joie. Sœur Amal, après une quinzaine d’années passées entre le Soudan et l’Égypte, travaille pour la pastorale des jeunes du Vicariat, engagée à promouvoir l’amitié entre les jeunes catholiques jordaniens, minorité exiguë qui s’obstine à vivre à fond leur foi sur une terre marquée à chaque pas par les mosquées et l’appel du muezzin. L’équipe des collaborateurs professionnels, physiothérapeutes, enseignants, assistants, de même que le réseau de bénévoles, font référence aux trois missionnaires. Trois Principes de Fond Dans le cœur palpitant du Centre d’Amman, les services offerts sont multiples : l’école pour les enfants de 6 à 16 ans, structurée en différentes classes, qui se concentre sur l’enseignement de plusieurs compétences cognitives et manuelles, sur l’éducation à l’autonomie et à l’autogestion dans les gestes de la vie quotidienne, sur l’utilisation de l’ordinateur et autres ; les programmes spéciaux de sessions hebdomadaires pour des personnes ayant de lourds handicaps et les autistes ; les cycles de logopédie et des laboratoires d’informatique mis en place là où cela est utile ; la physiothérapie pour les handicapés physiques et psychiatriques et l’enseignement aux parents et aux familles des techniques et des exercices à faire faire à la maison ; le laboratoire pour le travail de la céramique. À cela s’ajoute aussi un service de visites et de thérapies domiciliaires pour ceux qui ne sont pas en mesure de rejoindre le Centre, qui fonctionne à la demande et selon les ressources disponibles. Si le travail du personnel salarié est caractérisé par une attention particulière au soin intégral de la personne, la lymphe vitale du Centre est constituée par les bénévoles. Ils sont organisés en comités citadins, travaillent côte à côte, chrétiens et musulmans, ils assurent la promotion d’une action continue, tant de sensibilisation avec des marches et des workshops publics sur les thèmes du handicap et des droits des personnes handicapées, que de services pratiques tels que l’accompagnement dans les centres de thérapies, le traitement de dossiers administratifs, les courses…Chaque service offert par la réalité consacrée à Notre Dame de la Paix est gratuit. Aucun paiement n’est demandé pour les soins, l’école, l’éducation, le bus navette, parce que le facteur économique ne doit jamais devenir, selon les responsables, un empêchement au service offert. Les principes de fond sur lesquels le Centre a été édifié, brique après brique, sont au nombre de trois. Le premier est le principe défini comme humanitaire : les personnes handicapées sont égales, que ce soit devant la loi internationale ou devant la loi nationale. Le deuxième principe, spirituel, consiste à reconnaître l’importance de l’expérience de la foi pour la personne. La société jordanienne est composée d’environ 96% de musulmans et de 4% de chrétiens, mais tous les jordaniens se considèrent avant tout comme des hommes de foi. Le troisième principe est lié à l’idée de citoyenneté : tous, handicapés ou non, sont des citoyens égaux et, en tant que tels, jouissent des mêmes droits. Défendre ces droits au sein de la famille et de la société et les affirmer là où ils ne sont pas respectés coïncide avec la promotion d’une unité effective du pays. Mais ces prémisses théoriques ainsi que la description technique et structurelle du Centre ne sont pas suffisantes pour saisir l’impact de sa présence sur le terrain, qui ne peut se réduire au simple geste de dispenser des services à des personnes en difficultés quelles que soient leurs origines religieuses et socio-économiques. Il s’agit en effet d’une action savante, qui s’insère dans les potentialités et les contradictions de la Jordanie, un pays enclavé entre des voisins encombrants comme Israël, l’Irak et l’Arabie Saoudite. Une action résolument éducative, qui coule en profondeur dans ce coin de Moyen-Orient, que l’on ne peut saisir qu’en parcourant le pays de long en large, en entrant dans ses diverses ramifications, en écoutant les témoignages des physiothérapeutes et les raisons qui poussent les bénévoles à collaborer à divers titres à ce projet. Mafraq Boire le café avec certaines bénévoles musulmanes de Mafraq dévoile un monde : elles racontent comment, dans cette zone très pauvre de la Jordanie, le long de la route qui mène à Bagdad, elles ont peu à peu fait fondre la méfiance des familles qui ne voulaient pas montrer leurs enfants handicapés au monde. Elles ont commencé à les impliquer dans de simples activités, au point que maintenant, ce sont les maisons de ces mêmes familles qui sont le siège des rencontres communes de jeu et d’apprentissage. À Mafraq, autour de l’essor offert par Our Lady of Peace, diverses associations œuvrent de concert pour couvrir les zones les plus pauvres et fournir d’éventuels services à domicile. Malgré le fait qu’ici les chrétiens sont vraiment une présence peu nombreuse, on est parvenu à mettre sur pied un comité mixte et à promouvoir une marche pour les droits des handicapés partant de la mosquée et se terminant à l’église locale. Une marche à laquelle ont participé des représentant du gouvernement et de diverses institutions, une marche dont l’imam a même fait la publicité dans son sermon du vendredi et qui a contribué à promouvoir de nouvelles lois nationales, comme celle obligeant à réduire les barrières architectoniques. Madaba Marcher dans les ruelles de cette ville célèbre pour ses très anciennes mosaïques chrétiennes en compagnie de Ragda Zawiadeh, bénévole de Our Lady Of Peace, veut dire s’arrêter à toutes les petites boutiques et à chaque croisement de rues. Ragda connaît tout le monde, tout le monde doit lui dire bonjour, lui offrir le thé ou bien lui donner les dernières nouvelles. Elle, une dame d’âge moyen, professeur d’éducation physique, et parfois d’anglais, à la retraite mais en pleine activité y compris comme consultante pour le Ministère de l’Instruction, ancienne cheftaine scout, les poches pleines de bonbons à donner à qui elle croise, connaît la ville sur le bout des doigts : elle est au fait des situations de difficulté, elle aide des familles avec des handicapés, des refugiés irakiens qui ont besoin d’aide pour les formalités administratives et autres…Elle, chrétienne, est l’une des bénévoles du comité local mixte, qui agit en réseau, minutieusement, pour signaler les besoins et rendre les services. Dans une certaine mesure, Ragda reflète le style du Centre. Aqaba À Aqaba, ville qui surplombe la Mer Rouge, on a récemment construit un nouveau siège, juste à deux pas d’une mosquée, sur un bout de terrain donné par l’administration locale. Dans toute la ville, port vivant et siège de diverses entreprises de services qui se sont établies là pour profiter de la free zone, un seul centre pour les handicapés était actif, mais insuffisant et inadapté aux porteurs de graves handicaps. La nouvelle unité a été construite grâce à l’action de promotion et de fund raising d’un comité de bénévoles. Mais la présence de groupes de fondamentalistes islamiques se fait sentir, même si ce n’est pas de manière explicitement violente. Ici, la prudence dans les relations, l’attention à ne pas exagérer et la capacité de médiation sont requises. Anjara Anjara, dans le Nord du pays, est différente : une nouvelle unité y fait ses premiers pas mais pâtit lourdement de la fracture très profonde qui oppose les communautés chrétienne et musulmane, générée davantage par des questions d’appartenance tribale que religieuse. La distance entre les communautés est telle – cas unique jusqu’à aujourd’hui dans le réseau des comités de OLOP – que le nouveau comité de bénévoles est composé uniquement de chrétiens. Et pourtant, comme le montrent les mamans musulmanes qui amènent leurs enfants handicapés pour la thérapie hebdomadaire, devant le besoin concret, les barrières tombent. Le siège est dans une salle de la paroisse, qui a son cœur dans le Sanctuaire de Notre-Dame de la Montagne, but de nombreux pèlerinages depuis le Jubilé de l’an 2000 jusqu’à aujourd’hui. À côté, surgit aussi une école gérée par le Patriarcat de Jérusalem. Il est arrivé que les élèves ont été pris à coups de pierres à la sortie par leurs camarades d’autres instituts. Et, une fois, un électricien musulman a refusé de réparer l’installation électrique de l’église, justement parce qu’il s’agissait d’une église chrétienne. Ce sont tous des épisodes circonscrits, explique le curé, mais qui expriment le climat que l’on respire. Pour ne pas Rester seulement à Regarder « Il fallait faire quelque chose pour les handicapés – explique Mgr. Selim Sayegh – c’était un besoin demandé par beaucoup. Mais je n’ai pas voulu construire une maison qui fournisse simplement des services. J’ai voulu que le Centre devienne aussi un lieu pour accueillir des jeunes et des élèves, pour leur donner la possibilité de s’éduquer à accueillir celui qui est différent en partant de la simple expérience de la proximité. J’ai pensé à ce Centre et la Providence m’a résolument supporté dans cette œuvre qui est, en première instance, éducative ». Une éducation de fond, intégrale, explique l’Évêque : « Je pense à une éducation qui inclut tous les aspects de la personne. Certes, nous partons d’un besoin immédiat et concret, celui de l’handicapé et de ses proches. Mais autour de ce besoin, s’est construit un réseau vivant, composé de personnes à l’ouvrage, qui partent d’une donnée commune : leur rapport avec Dieu. Le fait qu’elles sont religieuses. Leur appartenance à une communauté religieuse ». Cette appartenance à une expérience de foi, explique le fondateur du Centre, oblige de fait à témoigner : « J’adresse souvent une invitation aux chrétiens : témoignons avec notre vie que Dieu est Amour ! Mais pour mes frères musulmans aussi, la proposition est la même : si tu affirmes que Dieu est Miséricordieux, adresse-moi une provocation avec ton témoignage concret. Par ta vie, montre-moi que Dieu est Miséricordieux ». Pour l’Évêque Selim, Our Lady of Peace est un lieu où l’on ne dit pas que Dieu est Amour mais où l’on en fait l’expérience. On ne parle pas des valeurs qui font tenir debout le peuple jordanien, mais on en touche leur caractère concret : dans les mains qui se tendent vers les plus pauvres des pauvres, dans l’intelligence créative des personnes qui inventent des manières d’abattre les murs de la honte de ceux que leur handicap enterrerait vivants. C’est une éducation continue, engendrée par l’amitié contagieuse entre les personnes, un peu à la manière d’une épidémie positive qui s’est répandue. On le perçoit si l’on participe à une réunion de l’Évêque avec les représentants des différents comités, hommes et femmes chrétiens et musulmans. Ce sont simplement des amis. « Parfois – raconte l’Évêque Selim – ce sont précisément les musulmans qui nous défendent des factions d’extrémistes. Même s’ils n’emploient pas la violence physique, il est indéniable qu’il existe la tentative de jeter le discrédit ou la méfiance à l’égard de ce que nous proposons ou de la manière dont nous agissons ». Les difficultés ne manquent pas et n’ont pas manqué. « Il n’est pas facile d’entamer la mentalité bien assise de notre peuple moyen-oriental – explique Majdi Dayyat, président du Centre. De fait, notre engagement a été le premier véritable engagement pastoral réalisé en dehors du cercle de la communauté chrétienne. Cela a bousculé, inutile de le nier, tant les chrétiens que les musulmans. Pour tous ceux qui adhèrent à notre proposition, il y en a autant qui restent en dehors. Ils se méfient du style et de la manière. Mais nous insistons : la réalité nous montre que nous parcourons une route féconde parce qu’elle oblige à la confrontation continue. Je peux me dire vraiment chrétien, ici en Orient, si je montre et vis ma foi en relation avec mon frère musulman et vice-versa. Je ne dois pas y renoncer. Et je ne peux pas la vivre à huis clos, entre les murs de l’Église ». Le jeune président, qui a suivi pas à pas toute l’évolution de Our Lady Of Peace, interlocuteur désormais accrédité auprès du gouvernement et du Roi, explique qu’en Jordanie, il souffle un vent particulier : « Le respect de la foi de l’autre est assurément en vigueur, comme la loi de l’État le garantit, mais le risque c’est que l’on crée des ghettos : que les chrétiens fassent ce qu’ils croient, mais qu’ils restent dans leur milieu, qu’ils ne dérangent pas au-dehors. Our Lady Of Peace travaille pour montrer la fécondité, pour toute la société, d’une franche confrontation et d’une franche et concrète collaboration entre personnes différentes. Mais sur le terrain. Dans la chair des personnes, celles qui accueillent les services, ou bien celles qui les offrent ». « À l’ombre de la figure de Marie, Notre-Dame de la Paix, – fait remarquer Mgr. Selim – nous nous sommes un peu retrouvés unis pour accueillir et soigner les plus pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui, je peux vous relater tellement de miracles dont j’ai été le témoin oculaire au cours de ces années ». Certains chiffrent aussi illustrent ces miracles : à Amman et Madaba, plus de 30 médecins sont à l’œuvre, soignant gratuitement ceux qui se présentent avec la carte délivrée par le Centre, à Aqaba il y en a 27. Le nombre des bénévoles actifs à divers titres dans les différents comités œuvrant en Jordanie s’élève presque à 200, tandis qu’il y a une quarantaine de personnes embauchées et salariées régulièrement pour les différentes charges des différents sièges. Le bilan annuel n’est pas vraiment léger, il tourne autour de 350 000 dollars, et n’est pas facile à soutenir : « Comment faisons-nous pour faire face à tout ? – sourit Mgr. Selim. Où -trouvons-nous l’argent ? Nous avons recours à l’aide de fondations internationales, d’entités internationales, de personnes qui offrent ce qu’elles ont parce qu’elles croient en l’entreprise que nous sommes en train de réaliser. Mais au fond, je pense : une mère pourrait-elle abandonner son enfant qui se jette dans ses bras, plein de confiance ? Non ! Alors comment la Providence pourrait-elle nous abandonner dans cette œuvre ? ». Au Centre Our Lady of Peace sera consacré le prochain livre de la série Colere Hominem promue par la Fondation Giovanni Paolo I (Marcianum Press – parution prevue: fin 2010).
Le Centre OLOP Le Centre OLOP vit grâce au soutien de ceux qui croient en son action. Pour toute donation : AlAhli Bank, Swifieh Branch - Amman Titulaire du compte : Our Lady of Peace Centre Compte n. 102349 Informations sur le Centre : http://www.olopc.org info@olopc.org, adminam@olopc.org