Qui sont et que veulent les partis qui sapent la démocratie en Israël et visent l’annexion de la Cisjordanie

Dernière mise à jour: 08/11/2023 14:06:46

Le 25 avril 1925, dans un café du Quartier latin de Paris, se tint le congrès fondateur de l’Union des sionistes révisionnistes. C’est ainsi que naquit la droite sioniste et ce qui allait devenir plus tard la droite israélienne. Le leader et fondateur du mouvement était Ze’ev Jabotinsky, un activiste, orateur, écrivain et poète né en 1880 à Odessa – alors rattachée à l’empire russe – et formé à l’Université La Sapienza de Rome.

 

Jabotinsky avait rompu avec le mouvement sioniste plus large, qu’il avait rejoint en 1903 après les pogroms antisémites en Russie, en raison de l’attitude – selon lui trop docile – des dirigeants à l’égard du gouvernement britannique. Ce dernier s’était emparé de la Palestine en 1917, mais n’avait pas tenu sa promesse d’y établir un « foyer national » juif. Fervent nationaliste, Jabotinsky pensait que seul un « mur de fer de baïonnettes juives » garantirait l’État juif, mais en même temps, c’était un libéral-démocrate autoproclamé qui écrivait des phrases telles que « les Arabes, les Chrétiens et les Juifs prospéreront grâce aux richesses de notre terre ». Dans ses textes, il rejetait le fascisme et le culte de la personnalité, même si, au cours des premières années du mouvement, certains de ses membres furent ouvertement identifiés comme fascistes, et son leadership demeura incontesté jusqu’à sa mort en 1940.

 

Connu initialement sous le nom d’Union des sionistes révisionnistes, devenu Parti Herout lors de la fondation d’Israël en 1948, puis Likoud après la fusion avec d’autres formations en 1973, le mouvement a regroupé, au cours de ses quatre-vingt-dix-huit années d’existence, divers courants nationalistes, libéraux, laïques, conservateurs, religieux et proto-fascistes. Parfois, ces courants ont réussi à cohabiter, parfois ils se sont détachés du Likoud, se rapprochant de l’extrême droite ou du centre de la politique israélienne.

 

Le 29 décembre 2022, le Likoud a formé un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, totalement différent des gouvernements précédents du même parti. Il n’y a en effet aucune formation centriste dans la coalition, uniquement celles d’extrême droite et religieuses ultra-orthodoxes, groupes avec lesquels cette version du Likoud se sent parfaitement à son aise.

 

Le choix institutionnel de Begin

 

Dans la première Knesset (le parlement israélien), élue en 1949, il n’y avait aucun parti d’extrême droite. Menahem Begin, l’homme qui avait succédé à Jabotinsky à la tête des Révisionnistes, avait choisi de s’inscrire dans la politique israélienne institutionnelle. Cependant, comme par le passé, le mouvement comptait des éléments plus extrémistes favorables à l’organisation d’un coup d’État militaire contre le nouvel État, en ayant recours aux combattants de l’Irgoun, la milice clandestine que Begin avait personnellement commandée.

 

Mais Begin en décida autrement. Il accepta de déposer les armes de l’Irgoun et d’intégrer ses combattants dans la nouvelle armée israélienne, alors contrôlée par son rival politique, le parti Mapaï (travailliste) de David Ben Gourion. L’Irgoun fut dissoute et les Révisionnistes intégrèrent alors la structure démocratique sous le nom de Herout, passant la majeure partie des trente années suivantes dans l’opposition.

 

Pendant toute cette période, le Likoud fut le seul parti de droite, et il était de droite dans le sens qu’il conservait le rêve de créer un État juif sur les deux rives du Jourdain et s’opposait au contrôle que le Mapaï exerçait sur l’économie nationale par le biais de sa fédération syndicale, la Histadrout. Sur d’autres questions, telles que la séparation de l’État et de la religion et l’abolition de l’état d’urgence en vigueur depuis la période du mandat britannique, il était en fait plus libéral que le Mapaï au pouvoir.

 

Au tout début de la création d’Israël, l’extrême droite se composait de quelques minuscules groupes clandestins. Certains étaient des Révisionnistes qui avaient refusé d’accepter le démantèlement de leurs propres milices, continuant pendant un certain temps à rêver à un coup d’État. Il y avait également un groupe ultrareligieux clandestin qui planifiait de remplacer l’État laïque par un État qui adhérerait aux lois de la Torah. Aucun de ces groupes ne bénéficiait d’un soutien suffisant ou d’une représentation à la Knesset, et leurs membres furent arrêtés dès qu’ils tentèrent une attaque armée. Tant que le Likoud demeura le principal parti d’opposition à la droite du Mapaï, l’extrême droite n’eut pratiquement aucune possibilité de se développer. Ce n’est qu’en 1981, quatre ans après l’arrivée au pouvoir du Likoud, qu’un parti d’extrême droite parvint à entrer à la Knesset.

 

Trois événements clés

 

Trois événements clés menèrent à l’expansion de l’extrême droite en Israël. Le premier fut l’éclatante victoire dans la guerre des Six Jours en 1967 et l’occupation subséquente des territoires pris à la Jordanie, à l’Égypte et à la Syrie. Au cours des dix-huit années précédentes, les différends concernant les frontières réelles d’Israël avaient été purement théoriques, puisque le pays existait dans les limites étroites du cessez-le-feu conclu en 1949. À partir de 1967, Israël contrôla de vastes étendues de territoire, dont certaines étaient habitées par un grand nombre de Palestiniens : le débat sur le sort à réserver à ces terres et à leurs habitants ouvrit un espace politique de plus en plus large à l’extrême droite.

 

Le deuxième événement se produisit une décennie plus tard lorsque, lors des élections de 1977, les neuvièmes dans l’histoire du pays, le Likoud de Menahem Begin parvint enfin à former une coalition qui le propulsa au pouvoir. Cinquante-deux ans après la fondation du mouvement par Jabotinsky, prenait fin la longue période passée en tant qu’outsider du mouvement sioniste, véritable traversée dans le désert politique de l’opposition israélienne. Mais avec le pouvoir vinrent aussi les responsabilités et, surtout, la nécessité de faire preuve de pragmatisme. C’est ainsi qu’apparut, à droite, la déception des « vrais fidèles », pour qui le Likoud ne pourrait jamais en faire assez. Ce n’est qu’avec l’arrivée de la droite au pouvoir qu’une brèche s’ouvrit pour la montée d’une véritable extrême droite.

 

La troisième évolution fut progressive et elle se manifesta sur une période d’environ soixante ans. Les communautés orthodoxes d’Israël, d’abord les orthodoxes modernes (ou, comme on les appelle souvent en Israël, les nationaux-religieux), puis les ultraorthodoxes, qui, dans les premières années de l’État, n’étaient ni à droite ni à gauche, commencèrent à virer inexorablement d’abord à droite, puis encore plus loin. Ils fourniront une grande partie, sinon la majorité, des partisans de la nouvelle extrême droite israélienne.

 

L’extrême droite au Parlement

 

Le premier parti d’extrême droite fut élu à la Knesset en 1981, un succès électoral dû aux trois événements mentionnés ci-dessus. Les fondateurs de Tehiya furent les premiers à quitter le Likoud après son arrivée au pouvoir. La cause de cette scission fut l’accord de paix signé par Menahem Begin avec le président égyptien Anouar el-Sadate, qui prévoyait la restitution de la péninsule du Sinaï conquise par Israël en 1967 en échange du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

 

Les membres du Likoud qui avaient fondé Tehiya étaient horrifiés à l’idée qu’un Premier ministre de droite puisse céder des territoires qu’ils considéraient comme faisant partie du Grand Israël. C’était une trahison de tout ce à quoi ils tenaient, d’autant plus que Begin lui-même avait promis, peu avant de devenir Premier ministre, qu’il se retirerait, pour sa retraite, dans une colonie du Sinaï. Leur problème était que, même à droite, ils étaient minoritaires. L’euphorie suscitée par les perspectives de paix avec l’Égypte avait contaminé de nombreux Israéliens et seule une poignée de membres du Likoud quitta le parti pour rejoindre les dissidents. Afin de grossir ses rangs, Tehiya invita des rabbins nationalistes et des dirigeants de colons qui n’étaient auparavant pas inscrits au Likoud et qui trouvaient leur place naturelle dans un parti qui s’opposait à la paix avec l’Égypte. L’idée d’un parti d’extrême droite, ou du moins d’un parti à la droite du Likoud, semblait séduire les électeurs israéliens et, lors des élections suivantes, celles de 1984, trois députés entrèrent à la Knesset. L’idée connut un tel succès qu’aux élections de 1992, trop de partis se disputaient le vote de droite et Tehiya, leur pionnier, ne parvint pas à franchir le seuil électoral : sa disparition et la perte de ses voix permirent au leader travailliste, Yitzhak Rabin, de remporter les élections.

 

La coalition au pouvoir

 

Quelles sont donc les caractéristiques de l’« extrême droite » dans la politique israélienne actuelle ? Il n’existe pas de définition précise. Il s’agit d’une combinaison de positions radicales sur le conflit israélo-palestinien et sur l’avenir des territoires occupés, sur la relation entre l’État et la religion, sur les pouvoirs de la Cour suprême et sur les droits des LGBT.

 

La coalition actuelle de Netanyahou se compose de sept partis élus à la Knesset lors des dernières élections de novembre 2022[1]. Ils peuvent tous être considérés comme des partis d’extrême droite, du moins sur certaines grandes questions. Les trois partis qui se sont présentés ensemble sur la liste du « Sionisme Religieux » ont obtenu 14 sièges sur 120. « Force Juive » est l’élément le plus radical de la liste. Ses origines remontent au parti Kach, fondé par le rabbin d’origine américaine Meir Kahane, entré à la Knesset en 1984. Le Kach prônait le refus de la citoyenneté aux Arabes israéliens et on l’empêcha de se présenter aux élections suivantes parce qu’on l’accusa d’incitation au racisme. En 2004, il fut interdit en tant qu’organisation terroriste et contraint de se dissoudre. Force Juive a été fondée par d’anciens membres du Kach et son leader, Itamar Ben-Gvir, mis en examen par le passé pour incitation à la violence et accusé d’actes terroristes, a tout fait pour rendre le parti présentable. Les changements dans son programme et dans le ton qu’il emploie (ses membres ne crient plus « mort aux Arabes ! », mais « mort aux terroristes ! »), ont permis à Force Juive de participer aux élections, bien qu’à lui seul il n’ait jamais réussi à franchir le seuil électoral de 3,25 %. La situation changea lors des élections de 2021, lorsque Netanyahou réussit à convaincre Force Juive de former une liste avec d’autres partis d’extrême droite. Ben-Gvir parvint finalement à se faire élire à la Knesset et à être réélu lors du scrutin de novembre 2022, toujours au sein de la liste « Sionisme Religieux », avec cinq autres membres de Force Juive. Dans le gouvernement de Netanyahou, il est désormais ministre de la Sécurité nationale et, à ce titre, il a demandé à l’exécutif d’entreprendre une série d’opérations militaires de grande envergure en Cisjordanie (jusqu’à présent, une opération de ce type a eu lieu à Jénine début juillet), d’adopter une loi sur la peine de mort pour les terroristes palestiniens et de former une garde nationale sous son contrôle.

À l’époque du rabbin Kahane, le Likoud et la majeure partie de la droite israélienne l’évitait. Pendant son seul mandat de membre de la Knesset (1984-88), chaque fois qu’il se levait pour s’adresser à l’assemblée, tous les autres membres quittaient l’hémicycle en signe de protestation en raison de ses positions racistes. Le Likoud actuel, sous la direction de Netanyahou, a fait des successeurs de Kahane des partenaires avec lesquels partager le pouvoir.

 

La composante la plus importante du « Sionisme Religieux » est, avec sept députés, l’Union nationale (Tkuma), qui s’appelle désormais le Parti du Sionisme religieux et est dirigé par Bezalel Smotrich, l’actuel ministre des Finances. C’est actuellement le principal parti représentant à la fois la communauté sioniste orthodoxe et les colons de Cisjordanie. Il s’agit d’une évolution de l’ancien Parti national religieux (PNR), qui était autrefois un parti centriste ayant participé à presque tous les gouvernements israéliens dans les décennies de l’après-indépendance et qui était connu pour ses positions modérées. En 1967, lorsque le gouvernement travailliste décida d’attaquer l’Égypte à titre préventif dans le cadre de la guerre des Six jours, les ministres du PNR furent réticents à accepter cette décision.

 

Après la guerre, lorsque les jeunes activistes religieux devinrent l’avant-garde du mouvement pour l’établissement de colonies juives dans les nouveaux territoires occupés, la communauté commença à se tourner vers l’extrême droite. En 1979, le PNR vota une nouvelle fois en faveur des accords de paix avec l’Égypte, ce qui rendit furieux les membres les plus jeunes de la droite, dont certains rejoignirent Tehiya. Une autre faction s’en alla et forma le parti religieux d’extrême droite Morasha lors des élections de 1984, mais réintégra finalement le PNR et en prit le contrôle.

 

Le Parti du Sionisme religieux d’aujourd’hui représente l’aboutissement de ce glissement générationnel : une formation clairement religieuse et d’extrême droite déterminée à réaliser l’annexion de facto de la Cisjordanie et à y multiplier les colonies juives, tout en créant un ethos juif plus religieux au sein d’Israël. Après un attentat au cours duquel deux colons furent tués, son leader Smotrich déclara qu’il était favorable à la destruction des villes palestiniennes où l’attentat avait eu lieu. La plus petite composante de la liste « Sionisme Religieux » est Noam, qui ne dispose actuellement que d’un seul siège à la Knesset et partage la plupart des positions religieuses et nationalistes des deux autres partis, bien qu’avec une inflexion différente. Le père spirituel de Noam, le rabbin Zvi Thau, estime qu’il existe une campagne mondiale des « forces progressistes » visant à éliminer la famille traditionnelle, c’est pourquoi il a fondé un parti pour protéger Israël de ces idées. Le chef parlementaire de Noam et son seul membre à la Knesset a obtenu un poste de vice-ministre au sein du cabinet du Premier ministre, où il est chargé de superviser les programmes scolaires et d’essayer d’éliminer les idées progressistes sur l’égalité des sexes et les droits des LGBT.

 

Aucun de ces trois partis n’aurait pu disposer de pouvoirs aussi étendus. Sans Netanyahou, qui les a poussés à s’unir dans une liste et les a ensuite inclus dans sa coalition, un seul d’entre eux aurait pu franchir le seuil électoral et entrer au Parlement. Un choix dicté par la nécessité politique : Netanyahou n’aurait pas obtenu de majorité sans le soutien de l’extrême droite. Entre-temps, son Likoud, qui se décrit encore officiellement comme un « parti national-libéral », a de plus en plus viré à l’extrême droite. Nombre de ses membres et députés les plus jeunes proviennent de la communauté religieuse et de groupes d’extrême droite. En 2009, lors de son discours de Bar Ilan, Netanyahou semblait sur le point de rapprocher le Likoud du centre, en acceptant la solution des deux États. Le Likoud d’aujourd’hui et Netanyahou lui-même sont en revanche favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie et soutiennent les politiques religieuses et ultraconservatrices de leurs alliés d’extrême droite.

 

Le troisième élément de la coalition de Netanyahou est constitué par les partis ultra-orthodoxes : Shas, qui représente les juifs orthodoxes mizrahi originaires du monde musulman, et les deux partis ashkénazes haredi, Agoudat Israël, fondé en 1912 en Europe de l’Est et représentant actuellement principalement les communautés hassidiques, et le parti non hassidique Degel HaThorah, qui s’est séparé du premier en 1988 (depuis 1992, les deux partis se présentent aux élections législatives sur la liste « Judaïsme unifié de la Torah »).

 

Officiellement, les partis ultra-orthodoxes ne se considèrent pas comme faisant partie de la droite ou du centre gauche. Sur le plan idéologique, leurs fondateurs étaient soit opposés au sionisme, soit agnostiques à son égard, car ils le considéraient comme un mouvement laïque. Leur objectif était d’utiliser le peu de pouvoir politique dont ils disposaient pour garantir l’indépendance de leur communauté en tant que groupe semi-autonome au sein d’Israël. Par le passé, ils avaient coopéré avec des gouvernements de centre gauche, mais au cours des dernières décennies, ils se sont eux aussi décalés encore plus à droite. La raison officielle et idéologique du rejet de leurs alliances précédentes est que « le Likoud est plus proche du judaïsme » ou, en d’autres termes, qu’il n’est pas aussi nettement laïque que les partis de centre gauche. Au cours de sa longue carrière politique, Netanyahou a construit une alliance solide avec ces partis, les inondant de fonds publics et d’emplois, les liant ainsi à la droite. Au cours de ce processus, les Haredi, en particulier la jeune génération, ont également développé des positions d’extrême droite sur la question israélo-palestinienne (beaucoup d’entre eux vivent dans des colonies urbaines à la périphérie de la Cisjordanie, bien que la raison principale de cette situation soit à rechercher dans la crise immobilière israélienne plutôt que dans l’idéologie). Leurs tendances autoritaires sont aujourd’hui beaucoup plus prononcées, en raison de leur poids spécifique accru dans la population du fait de leur taux de fécondité élevé et du pouvoir qu’ils ont reçu de Netanyahou. Leurs politiques ne visent plus seulement à maintenir leur autonomie, mais aussi à exercer une sorte de coercition religieuse sur le reste de la société.

 

Les trois composantes de la coalition de Netanyahou – le Likoud, les partis traditionnels d’extrême droite et les ultra-orthodoxes – participent à la tentative d’affaiblir considérablement la Cour suprême d’Israël, bastion des valeurs libérales et garantie fondamentale au sein d’un système politique qui n’a pas de constitution écrite. Les lois limitant les pouvoirs de contrôle judiciaire de la Cour sont devenues la cible de protestations massives et de troubles civils sans précédent. Tous les partis qui forment le sixième gouvernement de Benyamin Netanyahou, indépendamment de leur programme et malgré leurs traditions modérées, font désormais partie d’une coalition qui promeut et en même temps met en œuvre le programme de l’extrême droite israélienne et doivent donc être considérés comme des partis d’extrême droite.

 

 

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[1] Il est important de noter que lors des élections israéliennes, plusieurs partis peuvent se présenter sur des listes communes. La coalition de Netanyahou se compose de quatre listes, qui regroupent au total sept partis.