Philosophie de l’Empire. L’action militaire est devenue « gendarmesque », et vise à établir un nouvel ordre mondial au nom du droit. Se prévalant de leur supérieure technique et économique les États-Unis ont tenté de gouverner le monde. Mais l’ère unipolaire est passée.

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Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:33:52

Si la guerre n’est souvent que la politique continuée par d’autres moyens, comprendre la guerre sera, nécessairement, comprendre la politique. Parler sur la guerre après la chute du mur de Berlin, c’est donc raconter, réfléchir et penser l’histoire de cette époque. Avant la chute du mur, nous avions une bipolarisation mondiale, deux idéologies universalistes et deux empires opposés, l’empêchement de la guerre entre eux, grâce à l’équilibre de la terreur. L’Europe était coupée en deux. Les empires coloniaux européens avaient disparu, laissant place à un Tiers-Monde partagé entre prosoviétiques, proaméricains et non alignés. Outre la guerre de Corée et celle du Vietnam, nombre de conflits périphériques faisaient rage. La chute de l’empire soviétique a mis fin à ces affrontements indirects. Le monde est devenu monopolaire. L’empire américain est le premier dans l’Histoire à avoir pu se dire, sans trop d’exagération, universel. Dès la chute de son rival, il prit l’initiative d’un « nouvel ordre mondial », qui consistait à rendre cet empire effectivement universel. Durant une génération le monde entier a connu une certaine mise en conformité avec les normes économiques, politiques et culturelles des États-Unis d’Amérique. La politique et les guerres de cette époque, sont premièrement des politiques et des guerres américaines ; secondairement, et en réaction, des politiques et des guerres antiaméricaines. Dans un premier temps (1989-2001), la normalisation sembla irrésistible. Il y eut l’impressionnante manifestation de force de la première guerre du Golfe (1990-1991) et les guerres de désintégration de la Yougoslavie (Bosnie, 1992-1995 ; Kossovo, 1999). Dans un second temps (2001- ?), après les attentats à New-York en 2001, l’engagement militaire devient plus lourd et permanent (Afghanistan 2002- ?, Irak 2003-2012 ; 2014- ?, Lybie 2011- ?, Syrie 2011- ?), cependant que des résistances de plus en plus fortes font obstacle à la politique impériale. Vingt-cinq ans après la chute du mur, l’empire libéral a perdu l’initiative. Réapparaît progressivement un concert de nations, confrontant une puissance affaiblie à un choix difficile entre l’abdication silencieuse face à une multipolarité jugée inévitable, une restauration musclée et/ou un réseautage habile, permettant un nouveau siècle américain. Le contenu de la revue n'est pas encore disponible en ligne. Pour lire l'article intégrale vous pouvez acquérir une copie. ou vous abonner.

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