Le document sur la Fraternité humaine et ses fruits, la figure d’Abraham, l’Église dans la péninsule arabique : conversation avec Mgr Paolo Martinelli, vicaire apostolique d’Arabie méridionale, à l’occasion du dixième anniversaire de l’élection de l’archevêque de Buenos Aires sur le trône pontifical

Dernière mise à jour: 12/04/2023 16:21:16

Les dix ans de pontificat du pape François sont l’occasion de porter un premier regard sur le chemin parcouru. C’est ce que nous avons fait avec Mgr Paolo Martinelli, vicaire apostolique d’Arabie méridionale. Avec lui, nous nous sommes arrêtés sur les relations avec l’Islam et avec les musulmans, un domaine auquel François a consacré beaucoup d’énergie, tant en termes de documents que de rencontres et de voyages apostoliques.

 

Par Martino Diez

 

Excellence, quels sont selon vous les principes qui inspirent les rapports du pape avec les musulmans ? Quels sont les aspects positifs et quels sont les risques de ce chemin, notamment à la lumière du document sur la Fraternité humaine signé précisément dans votre diocèse actuel, le 4 février 2019 ?

 

Sur le plan historique, le principe inspirateur est à mon avis la rencontre entre saint François et le sultan al-Malik al-Kâmil à Damiette, en Égypte. De fait, c’est aussi en mémoire de cette rencontre, de cet antécédent franciscain qu’a eu lieu la signature du document sur la Fraternité humaine. D’un point de vue plus magistériel, je pense que l’encyclique Fratelli Tutti (Tous Frères) précise la perspective du pape François. Il est vrai que le texte a été écrit après Abou Dhabi mais, en réalité, on comprend en le lisant que le pape y fait apparaître certains des critères qui ont inspiré la signature du document sur la Fraternité. Pour le pape François, la fraternité humaine a un fondement nettement christologique : dans Fratelli tutti, il est dit que la source de la fraternité universelle est la paternité de Dieu, manifestée dans le Christ et rendue possible par le don de l’Esprit Saint. Cette fraternité, toutefois, peut également être partagée par les autres expériences religieuses, en particulier l’Islam.

 

Je crois que le document a, avant tout, une grande valeur en tant qu’événement : pour la première fois, le chef de l’Église catholique et une personnalité qui fait autorité comme le grand imam d’al-Azhar signent ensemble un document de cette portée, qui touche des questions très délicates sur le rapport entre religion et société. Je trouve aussi tout à fait louable l’affirmation selon laquelle les religions sont aujourd’hui appelées à collaborer pour promouvoir le bien commun, qui est décliné dans les thèmes de la paix, de la justice, de la sauvegarde de la création et surtout de la nécessité de lutter contre les guerres et la violence. On y trouve des affirmations sans équivoque sur le fait que la religion ne peut pas être instrumentalisée pour exercer des violences sur les autres au point que, lorsque cela se produit, l’expérience religieuse se plie à des intérêts d’une autre nature. Enfin, ce texte montre l’essentialité de l’expérience religieuse. Par rapport à l’histoire de l’Europe, où le conflit entre chrétiens a été à l’origine de la séparation entre la religion et la société, il y a ici une invitation claire à emprunter un autre chemin, avec la conviction que les religions peuvent aussi s’unir pour promouvoir le bien commun. L’homme est fait pour être en relation avec Dieu et c’est aussi le fondement d’une vie bonne avec tous.

 

D’autre part, en interprétant ce document et d’autres, le risque pourrait être de s’en tenir uniquement aux conséquences, à ce que les religions peuvent faire de positif ensemble, en oubliant de mettre l’accent sur l’expérience religieuse en tant que telle. Si l’on ne rappelle pas la dimension concrète des expériences religieuses, on risque l’abstraction. Il ne suffit donc pas de regarder les conséquences énoncées, il convient de toujours rappeler également la valeur en soi de l’expérience religieuse.

 

Mais n’y a-t-il pas à une perte de la dimension de critique des religions par la foi ? Certes, c’est un aspect typique d’une partie de la pensée protestante mais qui, même sans en arriver à une séparation radicale, semble avoir des éléments de son côté. Les travaux de René Girard, par exemple, montrent qu’il n’est malheureusement pas si pacifique d’affirmer que la violence est étrangère à la dimension sacrée.

 

Je crois qu’il faudrait faire un certain nombre de distinctions. La première, entre le sacré et la religion. Le potentiel explosif est essentiellement lié à l’expérience du sacré. Les religions ont tendance à réglementer le rapport au sacré, à éviter ce que l’on appelle le sacré sauvage ; la religion a donc déjà une capacité critique par rapport à l’expérience du sacré. Bien sûr, la foi peut à son tour exercer une critique supplémentaire sur le rapport entre le sacré et la religion. Toutefois, personnellement, je ne pourrais pas souscrire à une position comme celle de Barth, qui oppose la foi et la religion. Privée de son rapport avec l’expérience religieuse, la foi ne maintient finalement pas sa relation avec la réalité, elle risque de devenir à son tour un principe abstrait qui intervient de l’extérieur. Personnellement, je considère donc que l’expérience de la foi ne peut pas être séparée de l’expérience religieuse concrète que font les hommes.

 

Dans la foulée de la visite du pape François, les Émirats ont construit et récemment inauguré à Abou Dhabi la Maison de la Famille Abrahamique. Que pensez-vous de ce projet d'ériger une mosquée, une synagogue et une église les unes à côté des autres ? Ce lieu de culte chrétien fonctionne-t-il exactement comme une église en plus pour votre diocèse ou a-t-il un statut un peu différent ?

 

Le bâtiment a été construit par les Émirats, il faut reconnaître qu’ils se sont beaucoup engagés, et il a été donné au pape François. Dans la tradition islamique, les mosquées sont également dédiées à des personnes vivantes.

 

Qui soutiennent peut-être les frais de construction…

 

C’est exact. C’est pourquoi on a parlé d’une « église du pape François ». Pour nous, en revanche, dédier une église à un homme en vie n’est pas possible. C’est la raison pour laquelle l’église est un cadeau fait au pape François, mais elle est dédiée à saint François d’Assise, comme l’indique la dédicace arabe. Ce n’est pas une coïncidence si l’on trouve des symboles franciscains à l’intérieur, par exemple le tau franciscain juste sur la porte d’entrée.

 

Et quel est le statut du bâtiment ?

 

En gros, l’idée est que le pape, destinataire de ce cadeau, en confie la gestion à l’Église locale, au vicariat. Ce n’est donc pas une paroisse, mais une église liée à notre paroisse qui n’est d’ailleurs qu’à un quart d’heure de là. Il est clair qu’elle a un statut propre parce qu’elle est située à l’intérieur de l’ensemble des trois lieux de culte de la Famille abrahamique. Mais pour le moment, nous avons commencé à y célébrer la messe. L’imam est arrivé, ainsi que le rabbin et nous avons trouvé un prêtre pour célébrer la messe le dimanche ; il est là, il rencontre les personnes qui viennent visiter parce que c’est un lieu où vont affluer de nombreux touristes, de toutes croyances. Lorsque nous avons célébré la première messe, l’église était comble et cela s’est produit sans beaucoup de publicité, une annonce sur le site web de notre vicariat mais pas beaucoup plus. Il y avait un certain nombre d’Européens, probablement parce que cet ensemble est situé dans une zone assez prestigieuse. En tous cas, c’est l’impression qui m’a été rapportée, parce que ce jour-là, en fait, j’étais à Oman pour une visite pastorale.

 

Que pensez-vous de l’idée de mettre ces trois lieux de culte les uns à côté des autres ? D’ailleurs, de l’extérieur, ils sont identiques. C’est presque la traduction architecturale de la nouvelle des trois anneaux de Boccace, non ?

 

Il est vrai que l’aspect extérieur de la forme cubique est identique, mais en réalité les bâtiments ont des architectures différentes même de l’extérieur. Pour nous, par exemple, il y a le clocher sur lequel, pour la première fois, une croix lumineuse a pu être placée. La nuit, on la voit même de loin, comme le croissant près de la mosquée et la menora à côté de la synagogue. Cela ne s’était jamais vu ici, en ce qui nous concerne. Et puis, à plus forte raison à l’intérieur, chaque bâtiment a une architecture spécifique, liée aux besoins liturgiques et de prière.

 

Cet ensemble est dédié à la figure d’Abraham. D’une part, cela se comprend parce qu’Abraham est l’ami de Dieu pour les chrétiens, les musulmans et les juifs ; c’est par ce beau titre qu’il est appelé dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, ainsi que dans le Coran. Mais d’autre part, Abraham est aussi une figure qui est comprise très différemment dans les trois religions. Louis Massignon, par exemple, le penseur qui a peut-être le plus fait connaître la catégorie de religions abrahamiques, présentait l’Islam dans une célèbre méditation comme « presque un schisme abrahamique ». Cette notion peut-elle donc avoir un sens théologique fort ? Ou bien est-elle imposée de l’extérieur ? Le grand imam d’al-Azhar, par exemple, a plusieurs fois mis en garde contre la tentation de créer une super-religion abrahamique qui remplacerait les religions historiques.

 

Il me semble que, pour nous, chrétiens, cette catégorie a un fondement théologique, ou plutôt spirituel. C’est un fait que nous observons : lorsqu’on parle d’Abraham, nous nous apercevons que les trois religions se conçoivent par rapport à sa personne. Mais il est clair qu’elles le comprennent différemment. Le fait que la même référence soit interprétée de manière différente montre que l’objectif n’est pas de surmonter les différences. Les trois religions perçoivent Abraham comme une figure qui leur appartient. Mais par ailleurs, ce n’est pas une figure qui peut assimiler les trois religions parce que chacune d’elles l’interprète différemment, à l’intérieur de sa tradition. D’un côté, cela garantit l’existence d’une relation originelle, mais de l’autre, cela empêche totalement l’idée d’une super-religion qui dépasserait le caractère historique des religions concrètes.

 

Vous avez dit qu’Abraham est une catégorie spirituelle. Pourquoi ? Voulez-vous dire que l’aspect en commun est surtout celui de l’homme de foi qui fait confiance à Dieu et qui accepte l’épreuve ?

 

Oui, je me réfère au vécu concret au sein des religions. Prenons un exemple. Un chrétien qui vit sa foi sait forcément qui est Abraham, cela fait partie de son expérience spirituelle. De la même manière, un juif ne peut pas ne pas connaître Abraham et il en va de même pour un musulman. En d’autres termes, dans le vécu spirituel, croyant, des trois religions, il est impossible de percevoir cette figure comme étrangère. En ce sens, je dis que c’est un fait que les trois religions se sentent profondément en relation avec la figure d’Abraham. Cela ne signifie pas faire d’Abraham une figure théologique en mesure de relire les trois religions. Ce n’est pas par hasard que l’expression abstraite « religions abrahamiques » ne se trouve pas dans Nostra Aetate, mais qu’on y lise une référence concrète à « Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers ».

 

Un autre élément du pontificat de François est l’attention portée aux périphéries. De ce point de vue, les Émirats sont dans une situation paradoxale. Ils ne sont certainement pas une périphérie, mais plutôt une grande plaque tournante de la mondialisation. Cependant, si nous regardons la provenance des chrétiens qui y habitent, un grand nombre d’entre eux viennent de pays périphériques (le Sri Lanka, par exemple, certaines régions de l’Inde…). Cela est aussi vrai pour les nombreux immigrés musulmans, par exemple originaires du Pakistan. Comment s’articulent la périphérie et la centralité dans votre expérience d’Église ?

 

La majorité de nos fidèles viennent justement des périphéries. Ce sont des immigrés qui exercent des métiers plutôt lourds et subalternes. Des personnes plus diplômées participent également à la liturgie, en général (mais pas uniquement) des Occidentaux ; mais ceux qui viennent partager une expertise dans un domaine spécifique, tel que la santé ou l’architecture, restent en général quelques années, tandis que les personnes plus simples restent ici plus longtemps, parce que leur travail entretient leur famille dans leur pays d’origine. J’avais entendu parler de cette présence en Italie aussi, mais lorsqu’on la voit à l’œuvre, on est toujours étonné. Pour donner un seul exemple, ici, l’église est pleine tous les matins à la messe de 6h30 ; ce sont des travailleurs et des étudiants. J’apprends à les connaître petit à petit et la présence et l’amitié de mon prédécesseur, Mgr Paul Hinder, qui réside encore aux Émirats, m’est en cela d’une grande aide. Nous travaillons très bien ensemble.

 

Pour revenir à votre question, même si cela peut sembler évident, mais c’est vrai, je dirais que l’on comprend mieux le centre à partir des périphéries. Ici, en tant qu’Église, nous avons des racines populaires fortes. Outre les pays que vous avez mentionnés, il y a beaucoup de Philippins, qui représentent la majorité de nos fidèles. Bien sûr, il y a des hauts et des bas ici aussi, ceux qui ne viennent qu’à Noël ou à Pâques, mais nous sommes une réalité très vivante. J’ai devant les yeux l’image impressionnante des centaines de milliers de personnes qui fréquentent nos églises avec beaucoup de simplicité et c’est peut-être avec ces yeux qu’il faut regarder le reste du pays.

 

Naturellement, il y a aussi de grandes inégalités sociales, les Mercédès en or, les gratte-ciel futuristes, le luxe le plus extravagant…

 

C’est surtout le cas à Dubaï, qui est une ville hyper moderne, y compris dans le style de vie qu’elle propose. Abou Dhabi a un caractère plus traditionnel, c’est une ville beaucoup plus sobre. C’est vrai qu’il y a ici aussi des gratte-ciel, mais cela n’a rien à voir avec Dubaï. Il n’y a pas cette frénésie. Et puis il y a Charjah, qui se caractérise par son attention très forte portée sur la culture ; je pense à la foire annuelle du livre qui se déroule en novembre. Récemment, Mgr Hinder et moi-même avons été reçus par l’émir, une personne très cultivée et qui croit à la valeur culturelle de l’expérience religieuse. Nous avons parlé plus d’une heure et il nous a parlé de sa vision de la vie.

 

En somme, votre ville préférée n’est pas Dubaï…

 

J’aime le style d’Abou Dhabi, mais Dubaï est certainement une ville impressionnante et notre église à Dubaï est très fréquentée. J’ai été vraiment frappé par une expérience, le Simbang Gabi, une neuvaine de préparation à Noël typique des Philippins. Il y avait tous les jours 20 000 personnes, voire plus. Outre la zone de l’église, le terrain de football était également rempli ; c’était la première fois après la pandémie. Naturellement, cela ne signifie pas que les 20 000 Philippins pratiquent régulièrement pendant le reste de l’année liturgique, mais c’est impressionnant de voir qu’ils éprouvent le besoin de vivre leur neuvaine dans le centre de Dubaï. Aux Émirats, l’idée de combiner des éléments traditionnels et hyper modernes est frappante. Il est révélateur que la religion joue un rôle aussi fort dans des sociétés très modernisées, surtout si l’on compare avec l’Occident, où ces deux dimensions sont souvent en opposition. Voir un pays où l’élément religieux est absolument dominant mais où l’expérience de la modernité avance à très grande vitesse pourrait nous pousser, en Occident, à repenser certaines idées que nous nous sommes faites sur le rapport entre la religion et la société, entre la religion et la modernité.

 

Oman, pays plus traditionnel, fait également partie de votre vicariat.

 

J’étais là justement au moment où l’on a annoncé que le Saint-Siège et Oman avaient établi des relations diplomatiques complètes. J’ai rencontré le ministre des Affaires religieuses qui a qualifié la signature du document d’étape extrêmement positive. Nous espérons que cela pourra aider l’Église locale à se proportionner de manière adéquate à nos besoins. À Oman, il n’y a que quatre paroisses actuellement. Le problème n’est pas tant les relations avec l’Église catholique, mais plutôt avec certaines communautés évangéliques qui évoluent parfois de manière un peu désordonnée, ce qui provoque une certaine rigidité. Mais nous espérons qu’avec l’ouverture des relations diplomatiques complètes, nous parviendrons à mieux répondre aux besoins des catholiques présents à Oman, afin de pouvoir nous aussi apporter notre contribution à la croissance du pays.

 

Un mot pour conclure sur le Yémen et son interminable tragédie.

 

C’est le point le plus douloureux. Actuellement, il nous est interdit de nous y rendre. Mais à Sanaa et Hodeïda, il y a deux communautés de Missionnaires de la Charité, les sœurs de Mère Teresa de Calcutta, accompagnées par un prêtre qui célèbre pour elles la messe. Elles font un travail magnifique, elles s’occupent de plus d’une centaine de malades mentaux et physiques. Elles sont très appréciées. Bien sûr, il est très difficile de se déplacer. Le nonce apostolique pour les Émirats et le Yémen vient d’être nommé, nous espérons qu’il pourra continuer de développer les relations.

 

Les chrétiens qui sont restés sont évidemment peu nombreux mais nous avons quelques natifs et c’est la différence avec les Émirats, où l’Église est essentiellement composée de migrants. Même si nous n’en connaissons pas le nombre exact, il s’agit de quelques centaines de personnes, parce que la majeure partie a fui lorsque la guerre civile a éclaté en 2015. Ils parviennent à se retrouver, à prier ensemble. La situation politique est encore très complexe, parce que, outre la division entre le gouvernement reconnu au niveau international et les zones contrôlées par les Houthis, il y a beaucoup d’autres tensions locales. En ce moment, la situation est assez tranquille, mais il est nécessaire de réconcilier les factions internes, sinon les éventuels accords internationaux resteront lettre morte.

 

Sur le plan humanitaire, il y a des ONG sur place et la Caritas est active. Mais il reste de nombreuses situations critiques, par exemple beaucoup de zones ont été minées. Pour l’avenir, la question de l’éducation sera déterminante parce qu’après sept ou huit ans d’une guerre dévastatrice, il faut redonner confiance et espoir au peuple yéménite. Je crois que l’Église aura un rôle à jouer sur ce point aussi, ou au moins je l’espère.

 

Certes, c’est impressionnant de penser à l’ancienneté de la présence chrétienne au Yémen. Même dans notre calendrier romain, on vénère les saints époux Aréthas et Ruma et leurs 340 compagnons, martyrs de Najran au VIe siècle. Ce sont les chrétiens les « plus structurés » que Muhammad ait probablement rencontrés ; selon la Sîra, il les aurait même autorisés à prier dans la mosquée de Médine, fait impensable aujourd’hui. Mais il semble que tout cela ait disparu.

 

Oui, il y a une tradition qui remonte très loin dans le temps. Et aussi plus récemment, le premier siège du vicariat de l’Arabie n’était pas à Abou Dhabi mais à Aden où, d’ailleurs, se trouve encore l’église, bien que tout soit fermé en ce moment. Mais surtout, il n’y a pas que les martyrs du VIe siècle. La terre yéménite a été récemment encore baignée du sang de figures qui sont à considérer un peu comme des martyres, sans pour autant anticiper le jugement que l’Église portera sur elles. Ce sont les sœurs de Mère Teresa, tuées en 2016 dans le cadre d’un règlement de comptes entre différentes factions. D’ailleurs, des musulmans qui travaillaient avec elles ont été assassinés en même temps. Cela laisse penser que le Seigneur peut poursuivre le bien également sur cette terre marquée par le martyre dans les temps anciens mais également à une époque plus récente. En raison de ces signes, je pense que le Seigneur ne privera pas le Yémen de sa grâce.

 

 

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