Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:43:25
Jamais comme maintenant, je n’ai senti l’étreinte de l’Église si proche, à travers la prière, la solidarité et la participation spirituelle à la douleur de mes frères coptes, blessés et tués par des fondamentalistes musulmans durant la sainte nuit de Noël.
Cette étreinte est un soutien nécessaire pour continuer à rendre témoignage de l’Évangile de l’amour et du pardon sur notre terre, qui fut bénie par la présence des Patriarches et des Prophètes, et qui accueillit la Sainte Famille lorsque, persécutée, elle s’enfuit de Bethléem.
Malheureusement, notre communauté copte est continuellement prise pour cible et blessée. Je me souviens en effet, de la dernière fête de Pâques, dans le village de Hagaza, à 25 kilomètres au nord de Louxor, où des fondamentalistes islamistes tuèrent trois coptes, un catholique et deux orthodoxes. Ils furent assassinés dans la rue, alors qu’ils marchaient pour rejoindre l’église copte catholique pour la Messe.
Malheureusement, je dois reconnaître qu’il y a un plan de terrorisme de matrice islamique qui vise à transformer la joie de nos fêtes chrétiennes en jours de deuil et de tristesse.
Les sept personnes tuées à Nag Hammadi étaient deux enfants, deux jeunes, une dame et un vieillard. Mais en plus de ceux-ci, il ne faut pas oublier également les neuf personnes blessées, parmi lesquelles deux sont dans un état très grave.
Ce sont les victimes de la communauté copte orthodoxe, intimement liées aux familles coptes catholiques par des liens de parenté.
En effet, les deux communautés coptes, la catholique et l’orthodoxe, sont très proches et souvent nous célébrons des mariages « mixtes » entre jeunes orthodoxes et catholiques, et par conséquent la blessure qui frappe une communauté, marque inévitablement l’autre.
Après le massacre de Noël, nous nous sommes tous réunis pour prier pour les défunts. Le 8 janvier est une journée très particulière au cours de laquelle l’Église copte, selon son calendrier liturgique, se souvient des enfants martyrs de Bethléem, le massacre des innocents décidé par Hérode, afin de se débarrasser de l’enfant Jésus, et l’Église catholique célèbre la mémoire de saint Étienne.
Ce fut impressionnant de participer à ce moment au cours duquel tous les chrétiens de Louxor, orthodoxes, catholiques et protestants, se sont réunis dans la cathédrale orthodoxe afin de prier pour le repos éternel de nos défunts, véritables martyrs de notre époque, et pour partager la douleur de leurs familles.
J’étais personnellement présent avec une multitude de prêtres, de sœurs et de fidèles catholiques. Dans de telles circonstances, j’ai centré ma réflexion sur le massacre des innocents de Bethléem : après la naissance de Jésus, Marie et Joseph et leur bébé se sont réfugiés en Égypte où ils ont trouvé la paix, tandis que Bethléem était remplie de pleurs et de lamentations.
Aujourd’hui, c’est à nous de sacrifier notre vie pour Jésus et de participer à la douleur des mamans de Bethléem.
Nos ancêtres, dans les premiers siècles chrétiens et durant les persécutions, ont offert leur sang et leur vie au Christ. Les historiens nous disent qu’ils étaient très nombreux, si bien que les coptes s’appellent les fils des martyrs et l’Église copte désigne son calendrier liturgique « ère des martyrs », qui commença la première année du règne de Dioclétien, qui massacra de nombreux chrétiens en Égypte.
Aujourd’hui, il nous revient de témoigner de notre foi dans l’amour évangélique en pardonnant aux autres et en offrant notre prière pour leur bien, afin qu’ils trouvent la véritable voie de la paix.
Nous ne pouvons pas oublier qu’aujourd’hui dans le monde, nous ne sommes pas les seuls à souffrir, mais qu’en de nombreux pays, les chrétiens sont persécutés et discriminés, en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie, au Soudan...
Cela nous invite tous, partout dans le monde, à une prière incessante pour demander à Dieu avec insistance le don de la paix.