Le Sahel constitue un terrain fertile pour divers groupes de jihadistes qui, avec la pauvreté généralisée et des frontières perméables, recrutent facilement des combattants. Cependant, on voit aussi apparaître de nouveaux prédicateurs et mouvements musulmans qui, entre collusions avec les terroristes et idéaux démocratiques, déterminent l’avenir de cette région.

Cet article a été publié dans Oasis 20. Lisez le sommaire

Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:33:50

Depuis 2003, le Sahel, région d’Afrique, est le théâtre d’une intense activité jihadiste. Parallèlement, de nouvelles voix musulmanes, non-violentes pour la plupart, demandent à être davantage écoutées dans la sphère politique. Certaines de ces voix sont celles d’« islamistes » qui se proposent de construire des États islamiques, mais il s’agit principalement d’activistes musulmans qui espèrent définir et agrandir la place faite aux valeurs islamiques dans la vie publique. Les gouvernements et les sociétés du Sahel doivent répondre à ces nouveaux et vastes mouvements islamiques qui essaient de « jouer le rôle de médiateur dans les changements sociaux »1 et, en même temps, faire la distinction entre ces mouvements et la frange de jihadistes violents. Entre l’urbanisation et les questions nationales non résolues, au Sahel la politique relative à l’identité islamique demande aujourd’hui des réponses de plus en plus urgentes et complexes. Si les groupes jihadistes au Sahel englobent aussi bien des mouvements autochtones que des organisations qui ont étendu leur influence au-delà de l’Afrique du Nord, les lignes de démarcation entre ceux qui en font partie et les autres sont floues. Apparu en Algérie, al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’est tourné vers le Sahara après avoir perdu le soutien de la population à cause des atrocités qu’il avait commises dans les années 1990 durant la guerre civile algérienne et après avoir été exclu des amnisties et des accords politiques qui ont (presque) mis fin à cette guerre au début des années 2000. AQMI a œuvré à s’implanter au sein des sociétés du Sahara à travers la prédication, les relations commerciales et les mariages, mais également en prenant au sérieux les remontrances des populations locales comme celles des irrédentistes touareg du Mali. Le contenu de la revue n'est pas encore disponible en ligne. Pour lire l'article intégrale vous pouvez acquérir une copie. ou vous abonner. 1 Ousmane Kane, Muslim Modernity in Postcolonial Nigeria: A Study of the Society for the Removal and Reinstatement of Tradition, Brill, Leiden 2003, 2.

Tags