Élie Barnavi, Les religions meurtrières, Flammarion, Paris 2006

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Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:33:54

Une idée répandue aujourd’hui est que la guerre est fille des religions, soupçonnées d’envenimer les conflits, voire de les provoquer. Un représentant de cette opinion a été en France Élie Barnavi : historien et ambassadeur d’Israël en France de 2000 à 2002, il a publié chez Flammarion en 2006 Les Religions meurtrières. On en peut retenir que la condition préalable de l’instauration de la paix dans le monde serait la disparition des religions. Position étonnante de la part d’un Juif, même libéral et sécularisé... Mais la thèse inverse a été brillamment soutenue par un encore jeune théologien catholique américain, William T. Cavanaugh, dans Le Mythe de la violence religieuse, sorti en 2009 simultanément chez Oxford University Press et en français aux Éditions de l’Homme nouveau. Qui croire ? Il est clair qu’au moins dans le Christianisme, l’Évangile condamne on ne peut plus nettement toute violence (cf. en particulier Matthieu 5, 38-47 et 26, 51-53). Reste que l’Église n’a pas interdit la légitime défense et élaboré une théorie de la « guerre juste ». Reste aussi qu’au fil des siècles, la foi – et pas seulement chrétienne – a servi à justifier de prendre les armes et même d’entreprendre des conquêtes militaires. L’accusation d’Élie Barnavi systématise en fait un reproche lancé par les Lumières au nom de la « raison » qui réprouve tout fanatisme obscurantiste, mais aussi (et de façon peut-être plus incisive, parce que moins abstraite) à travers une certaine perception du passé. Dans son Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain (dont la parution entre 1776 et 1788 se situe exactement entre les Révolutions américaine et française et dont on sous-estime sans doute aujourd’hui l’influence), l’Anglais Edward Gibbon (1737-1794), a avancé que la théologie chrétienne avait durci les conflits jusqu’à l’extrême, en introduisant dans chaque camp la conviction de lutter pour la Vérité et le devoir de combattre l’erreur, voire la simple ignorance. Le contenu de la revue n'est pas encore disponible en ligne. Pour lire l'article intégrale vous pouvez acquérir une copie. ou vous abonner.

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