Un intellectuel égyptien a préparé pour l’Azhar un document sur le renouvellement du discours religieux, thème qui est au cœur du débat en Égypte

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Dernière mise à jour: 22/04/2022 09:02:29

Après la révolution de 2011, al-Azhar a produit une série de documents : sur l’avenir de l’Égypte (2011), sur le système des libertés fondamentales (2012) et sur les droits de la femme (2013). Rédigés par un groupe d’intellectuels et d’oulémas, ces documents se proposent de répondre aux questions les plus débattues dans la société égyptienne, esquissant un consensus entre institutions religieuses et penseurs laïques.

 

À partir de janvier 2015, le président Abdel Fattah al-Sisi a lancé la parole d’ordre de la réforme du discours religieux. Dans ce cas également, depuis la fin de 2015, un groupe d’intellectuels et d’oulémas s’est réuni à l’Azhar pour élaborer un nouveau document. Toutefois, en dépit de trois élaborations successives du texte, le consensus nécessaire pour sa publication n’a pas été atteint. En janvier 2017, Salah Fadl, intellectuel chargé de la première rédaction du document, a décidé de mettre fin aux atermoiements et publier quand même le texte dans un livre intitulé Les documents de al-Azhar...ceux qui ont été publiés et ceux qui sont restés inédits.

 

Nous offrons ici la traduction de la dernière version du document. Il présente un diagnostic lucide et courageux de la situation actuelle de la société égyptienne. La solution suggérée s’inscrit dans la ligne inaugurée par Muhammad ‘Abduh à la fin du XIXe siècle, qui voit l’Islam parfaitement compatible avec la modernité dans la mesure où il en anticipe les valeurs. Comme la position de ‘Abduh est aujourd’hui encore controversée, il n’est pas étonnant que le document n’ait pas obtenu le consensus nécessaire. Mais plus en profondeur, il reste surtout à voir si la tentative de retrouver dans l’Islam des origines les traits de la modernité peut réellement résoudre la crise dans laquelle les sociétés islamiques se débattent actuellement.

 

Martino Diez

 

 

Le renouvellement du discours religieux – troisième rédaction

 

Sur la base des fondements de la pensée islamique médiane (wasatî) que l’Azhar a adoptée comme méthode et comme finalité, et dans le respect des résultats du progrès civilisationnel que la culture arabe moderne a promu activement, reconnaissant la nécessité de mettre en jeu la raison critique et la pensée scientifique et de faire croître le système des nobles valeurs spirituelles, un groupe constitué par les plus grands oulémas et par les plus grands intellectuels s’est réuni à l’Azhar à l’invitation grâcieuse de l’imam suprême, le Shaykh al-Azhar, pour étudier ensemble les défis que la oumma arabe islamique est appelée aujourd’hui à affronter et qui mettent en danger sa stabilité. Parmi ces défis, on relève en particulier :

 

  • La légitimation du meurtre au nom de la religion et la pratique du terrorisme, en lançant des anathèmes et en répandant la panique parmi les gens, en s’appuyant sur des conceptions erronées qui servent à couvrir les véritables objectifs d’une campagne de destruction visant à déchirer l’unité des peuples et à en gaspiller les énergies en guerres civiles sectaires dévastatrices.

 

  • La régression face au parcours civilisationnel que le monde islamique et l’humanité ont connu, pour retourner à des époques où l’on pratiquait l’esclavage, on prenait les personnes comme butin de guerre, on faisait commerce d’hommes et on égorgeait et fouettait les innocents pour terroriser les personnes pacifiques.

 

  • La diffusion des slogans du pseudo-califat, pour créer la discorde (fitna), déchirer les pays et coller l’étiquette de l’Islam à des réalités qui sont contraires à toute valeur de fraternité, d’égalité et de consultation démocratique.

 

  • L’exploitation de certains éléments de la tradition juridique islamique, propres à des périodes anciennes, pour déformer le discours religieux et l’altérer en ce qui concerne ses objectifs suprêmes (maqâsid ‘ulyâ) et le mettre au service de finalités anti-islamiques.

 

Ce groupe d’oulémas et d’intellectuels s’est engagé dans un dialogue constructif pour parvenir à une représentation de principe des points de départ pour le renouvellement du discours religieux. Un tel renouvellement permettra d’affronter ces défis et protègera la pensée islamique de conséquences dangereuses, en réactivant sa puissance créatrice qui dans le passé a contribué à la création de la civilisation humaine, afin de construire l’avenir des nouvelles générations. Ce dialogue a débouché sur les recommandations fondamentales suivantes :

 

Le concept de « renouvellement » doit être considéré comme une loi divine (sunnat Allâh) que Dieu a établie pour l’homme quand il l’a constitué comme son vicaire sur la terre et qu’il lui a confié la tâche de l’habiter et d’y faire naître la civilisation. C’est ce qu’on lit dans le verset clair : « Il vous a créés de cette terre où il vous a établis » (Cor. 11,61) ; c’est ce qui est confirmé par la noble Tradition prophétique quand elle évoque le rénovateur de la religion que Dieu envoie au début de chaque siècle[1], c’est ce que demande la nature de la vie, qui s’oppose à la stérilité, à l’immobilisme et à la mort. La pensée islamique, dans toutes ses manifestations, a toujours honoré le renouvellement, au point que les deux termes peuvent être considérés comme synonymes, à condition de comprendre que le renouvellement ne signifie aucunement le renoncement aux fondements stables et constants, comme l’imaginent à tort certains conservateurs, mais approfondit la conscience des objectifs universels et des principes inspirant les normes qui règlent les cas changeants de la vie. Renouvellement signifie aussi savoir tirer le plus grand bénéfice des expériences historiques des peuples islamiques, et de la floraison culturelle qu’ils ont su produire et qui, pendant la Renaissance, a illuminé le monde, en laissant des traces évidentes dans le patrimoine matériel et moral de l’humanité jusqu’à ce jour.

 

Comme le renouvellement ne se réalise pas d’un bond ni par une rupture avec le passé, il faut faire fructifier les résultats auxquels sont parvenus les grands rénovateurs de l’Islam, en particulier, aux temps modernes, à partir de ce pionnier que fut le cheikh Rifâ‘a al-Tahtâwî[2] et de la manière dont il sut sagement absorber le choc de la modernité, pour arriver à l’imam Muhammad ‘Abduh[3], qui mit en lumière l’universalité de l’Islam et comment ce dernier a anticipé l’époque contemporaine en affirmant ses valeurs les plus importantes, et jusqu’aux grands cheikhs Mustafâ et ‘Alî ‘Abd al-Râziq[4], ‘Abbâs Mahmûd al-‘Aqqâd[5], Taha Husayn[6], le cheikh Shaltût[7] et d’autres grands représentants de la religion, de la pensée, de la culture et de la Renaissance intellectuelle (Nahda) jusqu’à ce jour. Les fruits de cette récente tradition constructive doivent être considérés comme de justes pas dans la direction du développement et de la modernisation, avec l’objectif de consolider les éléments dogmatiques stables et de faire évoluer les normes juridiques changeantes, afin de susciter de nouvelles orientations adaptées à l’esprit de l’époque et aux changements de notre temps, de manière à faire prévaloir les intérêts suprêmes de la oumma selon les priorités qu’elle-même s’est fixées, et en accord avec la logique de l’accumulation des connaissances. Les efforts d’interprétation (ijtihâdât) des siècles passés, à l’exclusion de la première période des imams [bien guidés], ne doivent pas être perçus comme contraignants pour la pensée moderne, parce qu’ils sont limités par les circonstances historiques dans lesquelles ils furent formulés et par les nécessités de leur temps. Chaque époque a ses paradigmes gnoséologiques propres par lesquels elle comprend les textes, les interprète et s’efforce de les appliquer pour réaliser le bien de la oumma et son intérêt.

 

Les principes fondamentaux formulés par les documents de l’Azhar rédigés conjointement au cours de ces dernières années par les oulémas de la oumma et par ses intellectuels, doivent être considérés comme un maillon moderne de cette chaîne de renouvellement. Ils identifient les principes essentiels de l’État dans le gouvernement civil (madanî) constitutionnel sur des bases démocratiques, apte à réaliser justice, liberté et égalité, surmontant l’idée de califat historique et faisant propres les concepts de citoyenneté, de justice sociale, d’attention envers les marginaux, et de politique de la croissance. Ceci vaut aussi pour les documents sur le système des libertés, qui comprend la liberté de croyance, d’opinion, d’expression, de recherche scientifique et académique, et de création littéraire et artistique. Ces documents, qui ont recueilli une appréciation unanime dans les milieux arabes et internationaux, sont à considérer comme des pas dans la bonne direction, et leur contenu doit être pris en compte dans l’ensemble de tout le discours. Ils créent un climat favorable au renouvellement ultérieur qui est aujourd’hui indispensable.

 

Il est nécessaire de s’opposer avec résolution aux vagues absurdes du takfîr [déclaration de mécréance] qui frappent à l’aveuglette, permettent à quiconque de déclarer mécréants tous ceux qui ont des opinions différentes de la leur, et rendent licite de verser leur sang et de prendre leurs biens. Cette pratique va à l’encontre des fondements de la religion et de ses documents fiables, elle lèse le droit de citoyenneté et réalise les vœux des groupes déviants, qui sont assoiffés de pouvoir et désireux de répandre la corruption sur la terre. Il faut déclarer la fin de l’époque du takfîr [anathème] et le début de celle du droit tafkîr [pensée], selon le principe qui s’est affirmé dans la législation islamique, et qui a été mis en valeur par les grands juristes et invoqué par l’imam Muhammad ‘Abduh, à savoir qu’il faut respecter la diversité d’opinion, même quand celle-ci semble impliquer la mécréance dans la plupart de ses aspects, et en hommage aux documents et aux traités internationaux qui reconnaissent le pluralisme des inclinations et des orientations et refusent d’instituer des tribunaux d’inquisition touchant les opinions dogmatiques et les consciences. On barrera ainsi la route à tous ceux qui s’érigent en tuteurs des gens, qui s’autoproclament censeurs de tous ceux qui ne partagent pas leurs idées, exploitant la sacralité de la religion et violant la liberté de l’homme. L’Islam voit en effet dans la participation à la même patrie, dans l’égalité et dans le refus de la discrimination ethnique, religieuse, sectaire et de genre, quelques-uns des éléments constants les plus notables de son message, éléments attestés par les textes coraniques et par la noble Tradition prophétique bien avant les documents internationaux adoptés à ce propos. Violer ces principes est pour l’Islam un crime qu’il faut punir selon la loi civile et une atteinte à la droite religion.

 

Il faut organiser des congrès scientifiques consacrés à l’étude de la pratique législative dans les sociétés arabes islamiques et les évolutions qu’elles ont traversées au niveau civilisationnel, sur la base de la compréhension de l’ensemble du tableau en termes de causes effectives, de conditions à réaliser et d’obstacles à écarter, afin de répondre aux accusations que les prédicateurs de l’excès et de l’extrémisme lancent à ces sociétés de ne pas appliquer la charia, en particulier en ce qui concerne certaines peines corporelles (hudûd). Ces prédicateurs ignorent la philosophie islamique et la philosophie du droit islamique, la différence entre le principe chariatique constant affirmé par des textes dirimants et le jugement objectif qui prend en considération les conditions économiques et sociales de la oumma et les buts et objectifs de la législation. Cela avait déjà conduit, dès la première période de l’histoire islamique, à renoncer aux peines corporelles dans les cas douteux et à suspendre l’application de certaines d’entre elles, en les remplaçant par les instruments de la peine discrétionnaire prononcée par le juge et de la réclusion, à l’exception du talion en cas d’homicide, notamment pour répondre à l’exigence de préserver la dignité humaine, comme prévu dans les accords internationaux que l’Islam a anticipés. Ces accords interdisent l’esclavage sous toutes ses formes et refusent avec force les pratiques des groupes extrémistes qui prennent les femmes et en font des esclaves, qui égorgent les enfants, appliquent des punitions exemplaires et poursuivent le nettoyage ethnique en prétendant tirer ces pratiques des lois de l’Islam et de ses coutumes.

 

Les oulémas de la communauté musulmane doivent lever le drapeau de l’interprétation créatrice et défendre les principes de la tolérance dans la religion, de la miséricorde dans la législation, de la profonde conscience des évolutions de la vie contemporaine et de la nécessité de s’adapter à ses conditions, sans aucunement renoncer à la sacralité des textes, aux droits de l’exégèse, et à la nécessité du renouvellement dans la compréhension. Il faut garder à l’esprit l’urgence absolue d’améliorer la condition des peuples islamiques en en orientant les énergies vers la croissance et le progrès dans les sciences, dans les arts et dans les lettres. Il faut entrer sérieusement dans la compétition scientifique entre les civilisations et dans l’ère des sociétés de la connaissance, de la production et du progrès. Cela permettra de réaliser la justice sociale, en libérant les pauvres de la morsure de la faim et des privations. Il sera ainsi possible pour nos sociétés d’assumer comme objectifs stratégiques une instruction de qualité, une assistance sanitaire effective et la lutte contre le chômage, au lieu de faire commerce de la religion et de rivaliser à qui sera le plus outrancier, donnant à croire aux gens qu’ils ont tourné le dos à la foi et se sont éloignés de ses normes. En effet, ce que les musulmans trouvent bon pour s’élever et aller vers le progrès est bon aussi auprès de Dieu, tant que cela ne dépasse pas les fondements stables qu’Il a établis.

 

Le renouvellement du discours religieux requiert une relecture radicale des curricula éducatifs égyptiens, pour unifier autant que possible les différents éléments de la raison et les différents piliers de la personnalité égyptienne. À cette fin, il faudra organiser des congrès, mener des recherches et proposer des mesures pour réduire la schizophrénie qui sévit actuellement entre les modalités d’enseignement, étrangères l’une à l’autre, suivies dans les institutions religieuses d’une part, et les écoles publiques et les institutions étrangères d’autre part. Chacune de ces réalités produit un type de raison très différent, de sorte qu’il est indispensable de réduire la distance entre ces méthodes en les intégrant progressivement dans un système global et homogène qui, sans effacer le pluralisme, assure une certaine dose d’harmonie et de cohérence en ce qui concerne les fondamentaux de la langue, de la pensée scientifique et de la culture. Il faut identifier les dénominateurs communs capables de conserver l’identité nationale, de libérer les énergies de la créativité et d’assurer un fondement solide aux valeurs spirituelles, accompagnés d’une ouverture aux technologies de notre époque et aux instruments nécessaires pour réussir. On a besoin de mesures sérieuses et efforts sincères pour élever le niveau de l’enseignement, mieux l’organiser et assurer aux étudiants l’acquisition des compétences scientifiques et pratiques nécessaires et une communication fructueuse avec le monde de la recherche scientifique et pédagogique.

 

Il faut également renouveler le discours religieux et former de nouveau les prédicateurs et ceux qui tiennent les sermons dans les mosquées en les envoyant dans les facultés spécialisées, afin que dans leur activité ils observent les règles scientifiques et méthodologiques et les fondements du discours. Il faut les entrainer régulièrement à assimiler les contenus de la pensée religieuse médiane et correcte et à se tenir loin de l’extrémisme, de l’excès et du fanatisme. Il faut en élargir les horizons à travers le dialogue avec des sociologues, des économistes, des hommes de lettres et de culture, des artistes, de sorte qu’ils puissent digérer les fruits du développement culturel et purifier leur discours des mythes et des conceptions dangereuses pour la sécurité et la paix sociale. Il faut les exhorter à continuer à poursuivre une recherche scientifique sur l’histoire culturelle islamique et à protéger la coexistence, l’esprit de citoyenneté et les valeurs qui en découlent nécessairement. Il ne faut pas oublier leur condition matérielle et faire en sorte qu’ils puissent résister aux sirènes des organisations extrémistes. Il faut instituer des concours sur la lecture approfondie des livres les plus importants écrits par ceux qui ont rénové la pensée religieuse pour diffuser un esprit de compétition positive qui facilite la réception de ces idées ; il faut les encourager à écrire, en publiant les meilleures recherches et conférences et en en promouvant la circulation parmi tous les prédicateurs.

 

Pour pouvoir réaliser ces objectifs portant sur le développement du discours religieux et son renouvellement, il est indispensable :

 

a)      Poursuivre la collaboration fructueuse entre les grands oulémas et les intellectuels pour former des groupes de recherche chargés de répondre aux discours qui déforment les concepts islamiques et ses termes techniques tels que djihad, « Demeure de la Guerre », « Califat », de manière à réfuter la jurisprudence de la barbarie et de la destruction, et à en dévoiler la vacuité méthodologique et scientifique.

 

b)      Inviter les moyens d’information à présenter avec précision et objectivité les thèmes afférents au discours religieux, à travers un débat argumenté et en mettant au ban le style de la dispute, de l’accusation de mécréance et de la course à la surenchère, sans que les différences politiques ne viennent interférer dans les questions de foi, de pensée et de culture.

 

c)      Revoir à fond les livres de texte de manière à ce qu’ils respectent ces indications dans toutes les matières et à tous les niveaux, et proposer les mises à jour méthodologiques nécessaires afin de réduire la distance entre l’enseignement religieux, civil et étranger, en particulier au niveau de l’école primaire.

 

d)      L’Azhar doit reprendre ses efforts pour le rapprochement des différentes écoles juridiques islamiques[8], afin d’éviter les conflits et d’unifier les fondements et les principes entre les différentes sectes, en organisant des rencontres scientifiques entre les responsables religieux des différentes communautés, de manière à ôter une arme aux ennemis de la communauté islamique.

 

e)      Il faut solliciter le ministère de la culture à publier les ouvrages des pionniers du renouvellement du discours religieux dans une collection d’accès aisé, et à organiser des colloques sur ce thème, en se tenant loin des questions controversées. L’oumma doit retrouver une parole unitaire dans la lutte contre les orientations extrémistes déviantes.

 

(Extrait de : Salah Fadl, Wathâ’iq al-Azhar. Mâ zahar minhâ wa-mâ batan, Dâr badâ’il, al-Qâhira 2017, pp. 122-129)

 

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité les auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la Fondation Internationale Oasis

[1] Selon certains hadîths, Dieu envoie un rénovateur de l’Islam au début de chaque siècle [Toutes les notes sont de la rédaction].

[2] Rifâ‘a al-Tahtâwî (1801-1873), après s’être formé à l’Azhar, fut envoyé en mission à Paris entre 1826 et 1831. Très impressionné par la civilisation française, il écrivit un compte-rendu de son séjour à Paris, et travailla à l’introduction de nombreuses idées européennes en Egypte, en particulier à travers l’école de traduction dont il assuma la direction.

[3] Le grand innovateur de l’Islam égyptien, qui vécut entre 1848 et 1905. Un de ses textes célèbres sur la réforme a été traduit dans « Oasis » 19 (2014), pp. 72-75.

[4] Mustafâ ‘Abd al-Râziq (1885-1947), disciple de Muhammad ‘Abduh, fut un philosophe islamique, et devint Shaykh al-Azhar de 1945 jusqu’à sa mort. Son frère ‘Alî ‘Abd al-Râziq (1888-1966), azharite lui aussi, fut destitué de ses fonctions pour avoir soutenu la non-nécessité du califat et la séparation entre politique et religion.

[5] Autodidacte, al-‘Aqqâd (1889-1964) fut un intellectuel et un écrivain de succès. Il élabora une vision personnelle de la religion comme un fait essentiellement spirituel dans une série de livres célèbres, dont La génialité de Muhammad et La génialité du Messie.

[6] Taha Husayn (1889-1973) fut le plus grand intellectuel égyptien du XXe siècle. Après s’être formé à l’Azhar, il l’abandonna pour suivre les cours de l’université nouvellement créée du Caire. Après avoir obtenu son doctorat à la Sorbonne, il revint dans sa patrie et devint un partisan résolu de l’européanité de l’Égypte. Ministre de l’instruction, il introduisit la scolarité obligatoire. Un passage de son autobiographie a été reproduit dans « Oasis » 9 (2009), pp. 58-63.

[7] Mahmûd Shaltût (1893-1963) fut Shaykh al-Azhar de 1958 jusqu’à sa mort. Réformiste, il tenta de réduire la fracture entre sunnites et chiites.

[8] Il s’agit de l’expression technique islamique pour désigner l’« œcuménisme » entre sunnites et chiites.

Pour citer cet article

 

Référence papier:

Salah Fadl, « Le texte inédit sur la réforme de l'Islam», Oasis, année XIII, n. 25, juillet 2017, pp. 63-69.

 

Référence électronique:

Salah Fadl, « Le texte inédit sur la réforme de l'Islam», Oasis [En ligne], mis en ligne le 29 août 2018, URL: https://www.oasiscenter.eu/fr/ce-document-sur-la-reforme-que-al-azhar-ecrit-et-n-pas-publie.

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